Pour la première fois dans l’histoire “murdochienne”, Shaftesbury dégaine Curse of the Lost Pharaohs, un spin-off de son succès international. Là où Murdoch Mysteries suit les faits et gestes du Detective Murdoch, la web-série se penche sur George Crabtree, un flic attachant aux velléités d’auteur.
George Crabtree, agent de police, est romancier à ses heures perdues. Parmi ses œuvres, The Curse of the Lost Pharaohs. Crabtree, Murdoch et Ogden se retrouvent alors avec six cadavres d’égyptologues, un cercueil vide et ses spores mortelles. Ils devront trouver le coupable de ces meurtres macabres, mais aussi leur momie perdue. Et si cette dernière se cachait à Toronto même ?
Ah, Crabtree et son imaginaire débordant ! Inspiré des personnes de son entourage, il explore l’Égypte ancienne, non sans une bonne dose de meurtres. Il place William Murdoch, Julia Ogden et Thomas Brackenreid dans une situation délicate, et s’en amuse. Ces derniers sont décrits avec humour à travers des archétypes : le meneur, la beauté dangereuse, le collègue rigoureux, l’exécuteur de bon cœur. Crabtree les érige en héros, tout comme lui-même. Il gomme la hiérarchie, appelle les protagonistes par leur prénom, rendant le récit moins formel. À l’opposé de la série, en somme, où la complexité des personnages croît saison après saison.
La narration, elle, est complexe : elle alterne le présent de Murdoch et le temps de l’action du roman. Les héros évoluent au cœur de deux mondes différents, celui de Toronto d’un côté, et celui de l’Égypte de l’autre, avec ses momies, ses pyramides, ses hiéroglyphes et autres textes légendaires. L’espace temps est bouleversé, les époques se confondent, ce qui permet de lier les treize épisodes à la série. Mais ce n’est pas pour autant nécessaire de regarder Murdoch Mysteries pour comprendre ce qui se trame dans Curse of the Lost Pharaohs. En effet, le premier épisode introduit parfaitement les personnages. Quiconque peut donc découvrir sans crainte la web-série. D’autant que l’humour parvient à se glisser facilement au cœur de la malédiction, par l’intermédiaire de dialogues savoureux parfois stupides : riez de bon cœur ! En gros, la série ne se prend pas trop au sérieux, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Autre point à souligner, la réalisation graphique. Francis Manapaul croque finement les personnages. Cela donne des images animées incroyables ! Ce travail d’orfèvre sert particulièrement les différents épisodes : la narration par Crabtree étant omniprésente, les dessins rythment l’œuvre de bout en bout. Ces images s’interposent équitablement avec les séquences de live action, où les acteurs s’en donnent à cœur joie dans cette nouvelle mouture de leurs personnages.
Des dialogues délicieux, une histoire à dormir debout, une belle dose d’humour, des acteurs qui s’éclatent comme des mômes : savourez cette comédie loufoque qu’est Curse of the Lost Pharaohs !
• Curse of the Lost Pharaohs – an online series of Murdoch Mysteries, réalisée par Cal Coons • Avec Yannick Bisson, Hélène Joy, Thomas Craig, Jonny Harris… • 13×3 minutes • Diffusion sur citytv.com du 7 juin au 31 août 2011, en parallèle de Murdoch Mysteries IV. Diffusion française prochaine.