Cloclo


Cloclo est le 5ème film réalisé par Florent-Emilio Siri, pour un budget de 20 000 000€. Le projet est né en 1999, sur une idée d’Antoine de Caunes, qui propose Jérémie Renier pour incarné Claude François, un jeune acteur belge encore inconnu. Producteurs, les enfants du chanteur décédé, Marc et Claude Junior, approuvent ce choix. Le projet est mis entre parenthèse en 2002, lorsque les deux frères reçoivent un autre scénario, Podium, film sur un sosie de Claude François. Sept ans plus tard, et pendant un an et demi, Florent-Emilio Siri écrit le scénario de ce qui deviendra Cloclo. En mars 2011, Jérémie Renier devient officiellement Claude François. Le montage est tout juste achevé que le film sort en salles, le 14 mars 2012, simultanément en France, en Belgique et en Suisse.

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Cloclo est un véritable biopic sur la vie de Claude François, mort accidentellement d’une électrocution le 11 mars 1978, à l’âge de 39 ans, dans son appartement du boulevard Exelmans, à Paris. Sa jalousie et son obsession de tout contrôler, mais aussi son talent de chanteur et de danseur, tout est montré, à travers ce long-métrage de 2h28.

Jérémie Renier EST Claude François. Sa ressemblance physique avec le chanteur est troublante. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’acteur a été choisi pour incarner le chanteur populaire. Que ce soit lors des scènes de chant (Jérémie Renier lui-même interprète 2 des titres de Claude François, dont Belles Belles Belles), lors des scènes de danse, ou lors des scènes parlées, Jérémie Renier s’efface derrière son rôle (et deux heures de maquillages minimum par jour).

Sa carrière se divise en deux parties. Pendant la première partie, Claude François se laisse guidé. Il peut même être comparé à un touriste en vacances lors de ses tournées. Il vit au jour le jour, sans se soucier de l’avenir. Il savoure son succès du moment. Mais le 14 mars 1970, il est victime d’un malaise sur une scène à Marseille. Apprenant qu’il s’agit d’un coup monté par ses producteurs, il change de comportement. Tout ce qui lui appartient est marqué de ses initiales, CF. Désormais, il construit son image. Il n’est plus seul en scène avec ses musiciens. Autour de lui, des danseuses : les Clodettes. Il défie la société, en choisissant des danseuses noires. Il choque, certes, mais plait. Mieux, il fascine, il éblouit, comme le montre certains plans, lors desquels l’eau d’une piscine reflète les rayons du soleil. Cette vision éblouit le spectateur, comme Claude François éblouissait les midinettes de l’époque.

Outre cette mise en avant des défauts du chanteur, Cloclo est un film rythmé, soit par la musique entraînante propre à Claude François, soit par un montage sans faille, sans oublier les indications chronologiques en bas à droite de l’écran. Il est impossible de s’ennuyer, même si l’ont n’est pas “fan” du chanteur. Ces dates sont toujours accompagnées d’un lieu (Olympia, Londres, Egypte…). Ils évoquent les multiples déplacements du chanteur, lors de tournées. Grâce à ces indications, le spectateur voyage.

Une seule date n’est pas associée à un lieu : 11 mars 1978. Même sans connaître l’histoire de Claude François, un spectateur attentif comprend : quelque soit le lieu (Paris, Lyon, Marseille, Londres, Rome…), Claude François est mort. Il n’est plus nulle part.

Clin d’œil final, Alexandrie Alexandra, au générique de fin. Après avoir placé minutieusement les chansons phares de Claude François tout au long du film, sans pour autant en faire une comédie musicale, Florent-Emilio Siri achève le film sur un titre posthume. Le spectateur vient d’”assister” à l’enterrement du chanteur, il “revit” les semaines qui suivent, et entend cette chanson en hommage à l’Egypte de l’enfance du petit Claude.

Homme qui fascine, mais homme qui n’aime pas, à part lui-même, Claude François est dévoilé au grand jour grâce à ce biopic magistralement interprété par des comédiens talentueux. Dommage que la salle de projection n’ait pas bénéficié d’une meilleure qualité sonore, ce qui a empêcher d’apprécier à sa juste valeur ce film haut en musique, qui nous laisse sans voix.

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