Aux yeux de tous est le 1er long métrage de Cédric Jimenez, sorti en salles le 4 avril 2012. Il en est également le producteur et le scénariste. Il raconte l’histoire d’un hacker qui espionne Paris à son insu, à l’aide des caméras dispersées dans la capitale, tout en restant derrière son écran d’ordinateur. Témoin d’un attentat en Gare d’Austerlitz, à la veille des Présidentielles, il tient à faire exploser la vérité, coûte que coûte. Et tant pis s’il tue, indirectement.
Aux yeux de tous est un long métrage particulier. Il prend l’aspect d’une image de surveillance. Les images sont saccadées, pas nettes, traversées horizontalement par de fines bandes blanches, souvent pixellisées rendant l’image floue, avec un effet de zoom électronique, sans son. Le seul fond sonore correspond au bruit d’un clavier d’ordinateur, et au zoom des caméras, auquel s’ajoute une musique adaptée aux conséquences.
Concept inédit jusque là, ce n’est pas forcément une expérience à renouveler de sitôt. En effet, le film manque de dialogues. Seules 2-3 phrases sont prononcées tout au long des 80 minutes, par les personnages traqués. De plus, les images font mal aux yeux. Le film est assez désagréable à regarder. Ce type de format d’image, adapté plutôt pour des formes courtes, assomme le spectateur. Enfin, malgré la promesse qu’offre la bande annonce, le film est lent, et le spectateur ne sait pas vraiment où veut en venir le réalisateur. Il faut attendre la tentative de meurtre de la jeune femme pour comprendre qu’il veut l’aider, ainsi que son compagnon. En vain…
Malgré la qualité vidéo, voulue par Cédric Jimenez, et le manque de rythme, Aux yeux de tous est sauvé par la prestation sans faille des deux comédiens principaux, Olivier Barthelemy et Mélanie Doutey. Ce film a quand même le mérite de rendre complètement paranoïaque les âmes sensibles.