Coup de projecteur sur… Le cinéma engagé


Les projecteurs du monde entier sont dirigés vers le 67e Festival International du Film de Cannes (14-25 mai 2014). Lors de cette quinzaine, les professionnels du 7e art visionneront pas moins de 1700 longs métrages. Parmi ces œuvres sélectionnées figure un film engagé : Deux jours, une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec Marion Cotillard.

Le TriBeCa Film Festival (New-York, 16-27 avril 2014) a également eu son film engagé : Food Chains, produit Eva Longoria.

Vous l’avez compris, le cinéma engagé est partout. Petit tour d’horizon et présentation de quelques uns de ses acteurs.

Qu’est-ce que le cinéma engagé ?

Le cinéma est un loisir. Mais lorsqu’il est dit “engagé”, il permet de développer ses connaissances, sa culture. En dénonçant l’intolérance sociale, les dictatures ou les injustices de toutes sortes, le cinéma engagé développe l’esprit critique des spectateurs. Ils sont ainsi poussés à ouvrir les yeux sur ce monde qui les entoure. Pour certains cinéastes, il sert à la défense d’idées originales, minoritaires.

Le cinéma engagé à l’honneur

Quel est le point commun entre TriBeCa et Cannes ? Tous deux ont proposé ou vont proposer dans leur sélection un film engagé.

Food Chains, présenté à Berlin, puis lors du dernier TriBeCa Film Festival, est un documentaire produit par l’actrice américaine Eva Longoria.

Synopsis : Il y a plus d’intérêt pour la nourriture aux États-Unis aujourd’hui qu’à tout autre moment de notre histoire. Pourtant, il y a très peu d’intérêt envers les mains qui récolte cette nourriture. Ce sont des centaines de milliers de personnes à qui nous sommes tous connectés à travers nos achats dans les épiceries, les marchés de producteurs et les restaurants.

Food Chains explore la question des droits de l’homme, essentiels dans l’agriculture américaine. Le film montre qu’il faut lutter contre le vol des salaires, l’esclavage moderne, et expose les pouvoirs qui perpétuent ces violations de la dignité humaine des non-américains. Un documentaire accablant.

Deux jours, une nuit est un long métrage de Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec Marion Cotillard. Il sera présenté le 20 mai, au Palais des Festivals, avant sa sortie le 21 mai 2014. L’actrice française (La Môme, De rouille et d’os), est également une actrice engagée. Elle est marraine de la fondation Maud Fontenoy, avec laquelle elle lutte pour préserver les océans. L’objectif de la Fondation, reconnue d’intérêt général, est à la fois écologique et social : sauver les océans, c’est sauver l’Homme.

Synopsis : Sandra, aidée par son mari, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

En compétition à Cannes, le dernier film des frères Dardenne est en lice pour la Palme d’Or. Film coup de poing, il expose la peur du chômage et ce que cela implique (perte de liens sociaux, baisse du pouvoir d’achat…). Il montre aussi que l’emploi tient à un fil, dans une société où le taux de chômage bat des records d’année en année.

Des artistes au grand cœur

Thierry Lhermitte est un acteur qui enchaîne les succès. Il est aussi un homme engagé.  Les enfants, la santé, sont ses chevaux de bataille. En 2013, à l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, l’acteur était invité par Michel Denisot, sur Canal+, en tant que parrain de la Fondation pour la Recherche Médicale. Il était venu parler des recherches financées sur le cancer.

Mélanie Laurent est actrice, chanteuse et réalisatrice (son deuxième long métrage, Respire, sera présenté à Cannes le 17 mai). Son emploi du temps très chargé. Entre deux tournages, une promo sur la Croisette et son fils, elle n’oublie pas de soutenir l’association Théodora dont elle est la marraine depuis 2010. Cette organisation travaille dans les hôpitaux où les docteurs Rêves (des clowns), rendent visite aux enfants malades. Ils viennent les faire rire et apporter un peu de gaieté et de bonne humeur dans les couloirs des hôpitaux. Et Mélanie Laurent “[est] fière d’être avec eux“.

Thierry Desroses fait les beaux jours de la télévision françaises (PJ, Les secrets du volcan). Il est également parrain d’honneur de l’association Aide et Action depuis 2004. Cette association a pour objectif de donner accès à l’éducation aux enfants dans le monde, car “l’éducation est le passeport de la liberté” explique l’acteur avec le sourire. En 2009, il réalise un documentaire à Santo Domingo, capitale de la République Dominicaine, Adolfo, El Buscador. Il y suit Adolfo, un enfant de 10 ans qui travaille dans une décharge publique à la place d’aller à l’école : “le programme de Aide et Action, c’est soutenir les enfants qui sont obligés de travailler. Le principe est de les emmener à l’école le plus souvent possible, apporter un soutien scolaire et aider les familles financièrement pour que les enfants puissent aller à l’école” explique Thierry Desroses.

Les associations en salles

L’association Les Toiles enchantées sillonne les routes de France et de Navarre. Elle offre gratuitement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés les films à l’affiche. Encouragée et soutenue par le corps médical, l’association a une double mission : accéder à la culture et au divertissement, ainsi que briser un quotidien difficile et lutter contre l’isolement et le découragement. Chaque tournée dure un peu plus d’un mois, entre Paris et la province. Chaque jour, l’association change d’établissement. L’équipe installe le projecteur, l’écran, les haut-parleurs…  Les salles de réunions ou de jeux et  les amphithéâtres se transforment alors en véritables salles de cinéma.

Ciné-ma différence est une association née en 2005. L’association tente de remédier à l’exclusion des handicapés des salles de cinéma. Premier loisir culturel, l’accès au cinéma, est refusé de fait aux personnes autistes, polyhandicapées ou, plus largement, aux personnes dont le handicap s’accompagne de troubles du comportement. L’association coordonne un réseau de séances de cinéma ouvertes à tous, public en situation de handicap ou non handicapé. Ces séances ont lieu dans des salles de cinéma ordinaires avec leur public habituel. A l’entre de la salle, des bénévoles accueillent et informent le public. Chacun doit se sentir bienvenu à la projection. Le son est abaissé et la lumière s’éteint progressivement. Avant le début du film, une très courte intervention explique le pourquoi et le comment de ces séances et en donne les règles du jeu. Chacun peut exprimer ses émotions par des mouvements, des paroles ou des bruits sans craindre la réprobation du public non handicapé.

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