Lent au premier abord, Rosalie Blum devient peu à peu une poésie cinématographique. Le film se découpe en trois portraits : Vincent, Rosalie et Aude, trois âmes solitaires qui s’ennuient. Ces portraits successifs prennent leur sens au fur et à mesure qu’avance l’histoire. Ils correspondent à la narration des faits sous trois points de vue différents. Vincent enquête afin de comprendre qui est Rosalie, qu’il est convaincu de connaître. Rosalie, qui a compris le manège de Vincent, se prend au jeu, et enquête à son tour sur le coiffeur. Aude est le lien entre les deux autres personnages. Elle se joue de Vincent, et devient complice de Rosalie, sa tante. Ces liens entre chacun des personnages se dessinent lentement, des drames se dévoilent et surprennent. La quête de Vincent, qui s’est gentiment retournée contre lui, laisse entrevoir une vérité qui dépasse l’imaginaire. Les faits s’emboîtent comme des Lego® et le récit prend forme. Le résultat de l’enquête de Vincent éclot en douceur sous les yeux des spectateurs. Chacun des personnages apporte sa sensibilité, et les acteurs servent à merveille ces rôles complexes.