Nouveau départ pour Murdoch ! Mais pas sans mal : le grand incendie de Toronto fait des ravages, alors que son enquête piétine. Et voilà que des visions cauchemardesques s’invitent dans son quotidien. Une saison qui s’annonce palpitante ! À suivre tous les lundis sur CBC.
Le Tout-Toronto est en émoi : l’un des plus riches partis de la ville cherche sa future épouse. Mais les festivités tournent au drame : les débutantes sont assassinées une à une. De son côté, Julia est victime d’un stress post-traumatique, à la suite de sa terrible agression et de son expérience de mort imminente…
Cette fois, pas de cliffhanger à la fin de la saison précédente. La volonté des showrunners était de partir sur quelque chose de nouveau, et non pas de boucler une enquête commencée plus tôt. Le téléspectateur le sait, tout est bien qui finit bien (ou presque) pour les personnages principaux. Mais ce n’est pas pour autant que la vie ne leur joue par des tours. Encore une fois, les protagonistes seront touchés de près par des drames. La série profite de cette nouvelle saison afin de prendre une direction inattendue, plus sombre, avec des effets spéciaux à la hauteur du scénario, très bien écrit : Julia est hantée par le cadavre ensanglanté d’Eva Pearce. Sa fragilité psychique est le fil conducteur de cette première partie de l’enquête sur les débutantes. Le suspense, angoissant, est basé sur cette situation nouvelle.
Pour la première fois, les héros sont confrontés personnellement à ces réactions psychologiques ordinairement traitées avec distance. Le public est tenu en haleine, d’autant qu’il n’aura pas immédiatement la réponse à ses questions : la seconde partie de l’épisode est programmée la semaine prochaine. La question du suicide se fait de plus en plus présente. Julia est ailleurs, se replie sur elle-même, ne sourit plus. Elle porte un masque en société. Elle nie les évidences, refuse les mains tendues, que ce soit celle de son mari, ou celle de Brackenreid. Elle s’isole. Julia sera-t-elle capable d’intenter à sa vie, après l’année difficile qu’elle vient de vivre ? Sa force suffira-t-elle ? Lorsque le grand incendie de Toronto de 1904 s’invite dans la danse, Julia sombre un peu plus dans l’horreur. Et si la voix qu’elle entend par-delà le brasier n’était que le fruit de son imagination ? En proie aux flammes, sa vie est plus que jamais en danger. Le téléspectateur est au cœur de la psychologie approfondie des personnages qui subissent une belle avancée complexe. Un cadeau pour les acteurs qui étendent ainsi leur jeu et prouvent, une nouvelle fois, leur talent indéniable.
Cette première partie met en évidences le poids des apparences au sein de la société bourgeoise canadienne, mais aussi ses traditions, l’importance de la famille, et le statut des femmes. Elle n’en oublie pas la vénalité et la cupidité. Le traitement du sujet s’apparente à une satire. L’épisode est également l’occasion de démontrer le pouvoir de la presse, déjà au début du XXème siècle. Les tabloïds sont présents, et pèsent sur les opinions du public. La haute société fascine, les cancans sont attendus et amusent les lecteurs qui croient s’instruire par le biais de ces chroniques. Ces ancêtres des journaux à scandales sont une sorte de télé-réalité avant l’heure, sans caméra.
Ce Season Premiere annonce d’une saison plus sombre, plus subtile en tout cas, où les failles ne seront plus cachées. Le nouveau départ souhaité par les showrunners est bel et bien présent. Les héros sont désormais ébranlables. Frissons garantis !
• Murdoch Mysteries (Great Balls of Fire, Part 1), un épisode réalisé par Gary Harvey • Une série créée par R.B. Carney, Cal Coons, Alexandra Zarowny, d’après les personnages des romans de Maureen Jennings • Avec Yannick Bisson, Hélène Joy, Thomas Craig, Jonny Harris, Lachlan Murdoch, Mouna Traoré, Daiva Johnston, Erin Agostino… • 45 minutes • Diffusion sur CBC le 10 octobre 2016. Diffusion française prochaine.