Premier long métrage de Julien Hervé et Philippe Mechelen, Le doudou réunit des grands noms du cinéma, dont Kad Merad et Guy Marchand. Une comédie actuellement en salles.
Michel a perdu le doudou de sa fille à l’aéroport de Roissy. Il dépose un avis de recherche avec une récompense. Sofiane, employé à l’aéroport, y voit l’occasion de se faire un peu d’argent et prétend avoir retrouvé la peluche. Le mensonge révélé, Michel et Sofiane se lancent malgré tout sur les traces du doudou. Une mission plus compliquée que prévu…
Écrivons peu, écrivons bien, et soyons honnêtes : Le doudou, aussi divertissant soit-il, n’est pas le film de l’année. Il ravira les plus jeunes, et agacera certainement les parents. L’idée originale est sympathique, cependant le scénario est bancal. Extrême, en réalité. En effet, que deux personnes vivent toutes ces péripéties en une journée paraît improbable. Dans un souci de réalisme, chaque action séparée semble faisable. Où les scénaristes ont-ils été cherché ces idées farfelues ? Si les auteurs pensaient divertir petits et grands, ils ont échoué. La comédie est parfois lourde. Elle repose sur le comique de répétition, avec un bémol : la partie “répétition” a été usée sans modération et tourne en ridicule le long métrage. Ainsi, le mécanisme tombe à plat, et le spectateur a l’impression d’être pris pour un imbécile. D’autant que les clichés s’enchaînent, tels que la bêtise des vigiles et leur violence gratuite, ou le jeune d’origine maghrébine qui ne jure que par l’argent. Ces raccourcis sont gênants, et peuvent blesser.
Le long métrage est sauvé par les bonnes prestations de Kad Merad et Malik Bentalha. Leurs personnages sont touchants, même s’ils sont maladroits. L’harmonie de la distribution complète cette bouée de sauvetage. Un regret, tout de même : les personnages secondaires sont réduits à l’arrière-plan, comme s’ils n’existaient que pour meubler le faible scénario. Autre point positif, la réalisation. Soignée, elle permet la mise en place d’un suspens autour de cette disparition de doudou, comme si le film était un thriller gentillet. Les non-dits et les jeux de mots sont valorisés par un cadrage astucieux, et un montage rythmé. Enfin, la mise en avant de l’importance d’un doudou pour un enfant sans jugement est appréciable. Ce dernier est un compagnon de vie qui rassure le tout-petit. L’approche est psychologique et sociale, presque médicale. L’avis de recherche puis l’enquête témoignent de cet attachement considérable. Un discours finement écrit et présenté.
Malgré un scénario en dents de scie, Le doudou part d’une belle idée avant de sombrer dans le ridicule. Film familial et sympathique, il est à découvrir en famille. De quoi retomber en enfance sans pris de tête.
• Le doudou, un film de Julien Hervé et Philippe Mechelen • Avec Kad Merad, Malik Bentalha, Romain Lancry, David Salles, Isabelle Sadoyan, Lou Chauvain, Enya Baroux, Gabriel Washer, Alain Rimoux, Mahdi Alaoui, Élie Semoun, Guy Marchand… • 1h22 • Sortie le 20 juin 2018.