Huit ans après Bébé, mode d’emploi, Greg Berlanti signe Love, Simon, une comédie romantique mettant en scène une bande d’ados, plus concernés par leurs amours respectives que par leurs études. Un joli film à découvrir au cinéma à partir du 27 juin.
Simon, un adolescent qui cache son homosexualité, étudie dans un lycée de la banlieue d’Atlanta avec ses trois meilleurs amis. Un jour, Simon apprend qu’un autre adolescent gay de son lycée vient de dévoiler sa sexualité anonymement sur internet, sous le pseudonyme “Blue”. Simon commence alors à communiquer avec lui, sans pour autant donné son identité. Les deux adolescents vont vite se confier l’un à l’autre et tisser un véritable lien. Mais quand les messages qu’il échange avec “Blue” tombent entre de mauvaises mains, la vie de Simon change radicalement…
Love, Simon narre l’histoire d’amour contrariée de Simon, lycéen américain, prêt à passer son baccalauréat. Le jeune ado est homosexuel et, sous le poids des mœurs, ne sait pas comment l’accepter ou se confier. Par ailleurs, il a des difficultés à avouer ses sentiments, lorsqu’il rencontre un jeune homme qui lui plaît. Il craint le jugement des autres, de ses amis, de ses parents, les qu’en-dira-t-on. Il souffre des mentalités actuelles concernant l’homosexualité. Il se cache, a peur d’être rejeté. Il est éprouvé par cette situation, mais ne sait comment s’en sortir. En ligne, il trouve son alter ego, Blue, qui subit les mêmes tourments. Greg Berlanti, le réalisateur, met en avant le sentiment amoureux, qu’il soit homosexuel ou hétérosexuel. Il ne fait pas de différences de traitement. Son objectif est de briser un tabou qui ne devrait pas en être un. Après tout, demande-t-on à un hétéro de faire son coming out au début de sa vie sexuelle ? Non. Le ridicule de ce rite de passage est bien présenté par le cinéaste, avec humour et tendresse.
Le film lui-même est fin, avec quelques moments de suspens. Simon est pris dans un engrenage infernal qui changera sa vie. Une belle leçon de vie ! Le jeune ado réussit à transformer en positif ce qui était négatif à ses yeux. Au détour de ces amours cachées, le cinéaste aborde l’amour 2.0, à travers le coup de foudre virtuel de Simon pour Blue. Il donne aussi, en quelque sorte, le mode d’emploi aux parents : ces derniers, campés par Jennifer Garner et Josh Duhamel, tiennent un beau et tolérant discours, après le coming out forcé puis assumé de leur fils. Ils aiment leur fils, d’un amour inconditionnel et cet amour ne mourra pas sous prétexte que leur fils est gay. Avec Love, Simon, Greg Berlanti dédramatise ce que la société a dramatisé à tort. Il dresse le portrait de l’amour avec un grand A, tombe les cliché, puisque le plus important est d’aimer. Devant sa caméra, les acteurs sont justes, Nick Robinson en tête, brillant dans la peau de Simon. Ils interprètent avec finesse ces ados qui se cherchent, s’aiment, se lient d’amitié, et parfois, se trahissent, brisant la confiance qui les unissaient. Ils évoluent dans une mise en scène simple, sans images spectaculaires. Le réalisateur réussit à filmer sobrement l’amour, donne à voir deux êtres qui s’aiment.
Film nécessaire, Love, Simon entend briser les tabous sur l’homosexualité, chasser les regards déplacés, avec un objectif en vue : celui que chacun accepte l’autre, sans le juger, sans le rejeter. L’homosexualité n’est pas une mode, elle fait partie de la vie. Elle ne doit, en aucun cas, exclure. En deux mots, courez voir Love, Simon dès le début de son exploitation ! Et aimez-vous les uns les autres.
• Love, Simon, un film de Greg Berlanti, d’après Simon Vs. The Homo Sapiens Agenda, de Becky Albertalli • Avec Nick Robinson, Jennifer Garner, Josh Duhamel, Katherine Langford, Alexandra Shipp, Logan Miller, Keiynan Lonsdale, Jorge Lendeborg Jr, Talitha Bateman, Tony Hale, Clark Moore… • 1h50 • Sortie le 27 juin 2018.